« L’effet boomerang »

Retour aux sources aborigènes, les arts aborigènes d’Australie

On voit souvent les aborigènes comme un peuple primitif au faciès troublant. L’exposition du MEG veut corriger cette impression, redonner à ce peuple la place qu’il mérite. A leur arrivée en Australie, les Anglais, Cook en tête, ont débarqué en conquérants et se sont appropriés des espaces habités par les aborigènes, qu’ils ont méprisés.

Les vitrines contiennent un matériel dense reflétant la richesse de la culture aborigène et leur mode de vie de chasseurs-cueilleurs.

Mais ce peuple avait un patrimoine culturel très riche avec des objets utilitaires : boomerangs, lances, et boucliers. Ils avaient aussi une vie sociale insoupçonnée avec des échanges entre communautés au moyen de nacres gravés et de bâtons de messages qui servaient de passeport.

Tortue Merad d’Underdown Cay (Merad Turtle from Underdown Cay) par collectif du Centre d’Art d’Erub Australie, Queensland, détroit de Torres, île Erub Meriam Mer. 2015
Corde en polypropylène sur armature métallique

Plus récemment, les aborigènes ont façonné des animaux marins avec des filets de pêche perdus en mer. Une action écologique et artistique.

Minyma Tjuta (Le Rêve des Sept soeurs) par le Spinifex Women’s Collaborative
Australie-Occidentale, Tjuntjuntjara Pitjanjatjara. 2010 Acrylique sur toile
Musée d’art aborigène australien « La grange », Môtiers

La destruction de leur culture les a amenés à renforcer leur identité et leur créativité. C’est l’effet boomerang. L’art devient revendication et instrument de lutte politique. Que ce soit des peintures sur écorce, sur tissu ou encore corporelles, elles soulignent l’existence des aborigènes et renforcent leur droit d’exister, surtout dans un continent aussi grand que l’Australie. Les autorités ont fini par accepter et à incorporer ces premiers habitants dans la vie sociale et politique.