Le cimetière de Plainpalais ou des Rois

Drôle d’idée d’aller visiter un cimetière ! Et pourtant, c’est la démarche effectuée par une vingtaine de nos membres par une après-midi très maussade. Ce jour-là, le Cimetière des Rois était humide sous des nuages menaçants et parfois, le ciel nous est tombé sur la tête. Le comble dans un pareil lieu.

Sous la conduite

Une tombe toute simple à la mémoire de Jean Calvin, le réformateur mort le 27 mai 1564. Autrement dit, il y a 450 ans.

Sous la conduite éclairée de Nathalie Rillet, nous avons arpenté les allées des 28.000 mètres carrés du « Panthéon genevois ». Ce témoin de l’histoire de Genève abrite aujourd’hui des personnalités ayant contribué à la renommée de la Ville. Mais cela n’a pas toujours été le cas. En 1469, un hôpital des pestiférés est construit dans un quartier de banlieue maraîchère pour lutter contre les épidémies récurrentes à cette époque. Un cimetière attenant est créé en 1482 pour accueillir les victimes de la peste.

Sur son tombeau, l'épitaphe retrace la vie de

L’épitaphe retrace la vie de Charles-Pictet de Rochemont, homme d’Etat genevois, qui a négocié les frontières actuelles de la Suisse et son statut de neutralité permanente.

Le cimetière tire son nom de la rue dans laquelle il se trouve, nommée ainsi en référence au roi des arquebusiers dont le terrain d’entraînement était dans le quartier. Le titre de roi était décerné, entre 1509 et 1847, à l’arquebusier ayant réussi le meilleur tir lors du concours annuel.

En 1869, le cimetière géré par l’Hospice général est repris par la Ville. D’abord, seuls les protestants y sont enterrés. Le prix de la concession étant plus élevé qu’ailleurs, ce sont les conseillers d’Etat, administratifs et d’autres personnalités qui y sont ensevelis.

"Les Rois", un parc dans la ville

Le cimetière de Plainpalais, ou cimetière des Rois, un parc dans la ville

Vers 1945, des aménagements sont réalisés et transforment les lieux en parc avec de grands arbres et des espaces herbus.

Seules les personnes ayant contribué au rayonnement de la ville peuvent prétendre à une concession.

La tombe d'Alice Rivaz se trouve à côté de celles d'Ernest Ansermet et d'Alberto Ginastera

La tombe d’Alice Rivaz, écrivain, se trouve à côté de celles d’Ernest Ansermet, chef d’orchestre et d’Alberto Ginastera l’un des plus illustres compositeurs latino-américains du XXe siècle

Parmi les 300 tombes, il y a des musiciens, des artistes (acteurs, sculpteurs, peintres) des écrivains, des scientifiques, et beaucoup d’hommes politiques. Quelques femmes entre autres Jeanne Hersch philosophe, Grisélidis Réal, péripatéticienne et Alice Rivaz écrivain.

Quelques pas dans ce cimetière prouve, que de Jean Calvin à Léon Nicole, tous les hommes qui « ont fait » Genève sont honorés dans ces lieux, quelle que soit leur croyance ou leur couleur politique.

Sénèque :

« L’essentiel est l’emploi de sa vie, non sa durée. »