Interdiction de la chasse, quels résultats?

IMG_0438La chasse est interdite à Genève depuis 40 ans, suite à la votation populaire en 1974 d’une loi approuvée par 72% des votants. Quelle a été sa réelle influence sur la faune? C’est ce que nous expliqué Gottlieb Dandliker inspecteur cantonal de la faune.

En gros, la faune est toujours bien présente sur notre territoire. Genève a 93% de frontière avec la France, ce qui constitue une vraie passoire pour les bêtes de tout poil.

« La chasse est une tradition latine, souligne l’inspecteur. Donc une influence méditerranéenne. Les chasseurs étaient sûrs de leur bon droit. » La campagne contre l’interdiction de la chasse a été très émotionnelle.IMG_0443

Dans les années 70, le gibier était presque éliminé et cette année-là a été sacrée « année mondiale de la nature ». A cette époque, les lièvres déciment les cultures intensives,  les champs, les vignes, les arbres fruitiers et les jeunes pousses de tournesol. Les indemnités compensatoires se montent entre 30.000 et 60.000 francs par an.

Depuis 1974, les chevreuils reviennent, mais leur densité est difficile à estimer. Elle s’établit entre 10 à 15 individus au kilomètre carré. La principale cause de mortalité est causée par les accidents de circulation.Sangliers internet

Quant aux sangliers, gros mangeurs de maïs en grains et en panouille, leur population explose à la fin du XXe siècle à la suite d’une régulation insuffisante, de plus elle double chaque printemps. On recense aujourd’hui environ 25 sangliers au kilomètre carré. La régulation est effectuée uniquement par les gardes faune sur la base d’un arrêté du Conseil d’Etat. L’objectif serait d’en compter 3 à 5 par kilomètre carré de forêt.

A qui profite cette action ? Les bêtes sont vendues à des particuliers et le service de la faune a aussi conclu des arrangements avec des bouchers qui les revendent. C’est économiquement inintéressant, mais politiquement apprécié.

La régulation de la faune revient à un plus d’un million par an (soit une tasse de café par Genevois)

En 2006, dans un sondage, 90% de la population se disait  pour le maintien de l’interdiction de la chasse.

L’interdiction force les autorités à faire preuve d’ingéniosité pour résoudre les problèmes. Il ne s’agit pas de tirer seulement, mais de développer des mesures conduisant à une cohabitation entre l’agriculture et la faune de proximité.