Loup y es-tu ?

 Suivi : le guide des idées toujours lancées aux « Cafés Seniors » du lundi matin

Aux portes de Genève, la Maison du Salève, une ancienne ferme du XVIIIe siècle entièrement rénovée, présente le patrimoine culturel et historique de la région du Genevois

Le Salève n’a pas encore livré tous ses secrets. Mais il est sous surveillance. En collaboration avec une classe de 2e année de l’école de Lullier (HEPIA, bachelor en gestion de la nature et du paysage), le Sydicat Mixte du Salève assure un suivi de la faune, du lynx et du loup bien entendu. Cette action vise à préserver le milieu et à favoriser la biodiversité. Dans le beau cadre de la Maison du Salève, Eric Dürr, technicien des espaces naturels au SMS, nous a donné une image très complète de l’état de la faune.

2 chevreuils. Le mâle repousse la femelle. (Avec l’aimable autorisation du Syndicat Mixte du Salève).

Des pièges photographiques automatiques à infra-rouge ont été posés dans des secteurs de 2,7 kilomètres de côté, soit 16 appareils sur 8 sites. Le suivi a été assuré sur 130 jours. L’espèce la plus répandue, c’est le chevreuil, présent dans 44% des images, puis vient le sanglier (20%), suit le chamois (12%). Les prédateurs, renards, blaireaux, martres, fouines ont été remarqués sur 22% du total des images. Enfin, on a aussi repéré des activités humaines, promeneurs, vtt, quad, moto, chien, chat qui apparaissent fréquemment.

Le Lynx est observé depuis 1980, les jeunes passant sporadiquement dans la région. Entre 2002 et 2008, ils l’ont fréquenté ponctuellement. Mais il n’a pas été piégé par les appareils photos en 2012 !

Le loup du Salève, photographié le 24 mars 2012. (Avec l’aimable autorisation du SMS).

Et le loup ? En 2010, sa présence a été attestée par l’analyse génétique d’un excrément. Puis, il a été observé entre le 22 et le 24 mars 2012 et  encore le 12 avril de cette même année. Mais il semble que ses déplacements, très sporadiques, correspondent probablement à la recherche d’un territoire entre Alpes et Jura. Compte-tenu de la position du Salève sur un corridor biologique, c’est sûr, le loup y repassera ! L’espace sur le massif est bien trop restreint pour que l’espèce s’y installe à demeure.

Un sanglier flashé sur les Crêtes. (Avec l’aimable autorisation du SMS).

Après avoir suivi attentivement cet exposé sur la faune de la montagne fétiche des Genevois, nous avons repris la route dans la nuit noire et, oh surprise, nous avons croisé celle d’un sanglier fougueux cavalant sur la crête au dessus du Buffalo Grill illuminé comme un sapin de Noël. Foi de senior, la vérité si je mens !!!

Ce dessin d’HERMANN a été publié dans la Tribune de Genève du 17 avril 2012. (Avec l’aimable autorisation de l’auteur).

Albert Einstein a dit :

« La joie de regarder et de comprendre

est le plus beau cadeau de la nature. »

à suivre …

Observatoire astronomique de l’UNIGE

Situé à Sauverny, près de Versoix, l’Observatoire de Genève est maintenant dédié à l’analyse et à la recherche plus qu’à l’observation des étoiles. En effet, son télescope n’est désormais plus utilisé, car les astrophysiciens disposent maintenant d’instruments beaucoup plus puissants, situés dans des zones  favorables à l’étude du ciel, comme les télescopes érigés au Chili dans une contrée désertique à  5.000 mètres d’altitude.

Observatoire du Chili

Deux collaborateurs scientifiques de l’Observatoire nous ont brossé un panorama des activités de cet organisme et nous ont conduits ensuite  sous l’ancienne coupole qui abrite le télescope désaffecté, manière de nous mettre dans l’ambiance de travail des astrophysiciens d’antan.

Puis un film en 3D a été projeté nous a emmenés  dans l’infini de la voûte céleste avec la mise en relief des principaux astres qui « entourent »notre planète.

Les météorites et nous

Noël Cramer, astrophysicien

Toujours passionnant, l’astrophysicien Noël Cramer nous a fait un exposé très savant sur l’impact des météorites. Les puissants téléscopes repèrent déjà ces planètes en formation quand elles sont encore au stade de gaz et poussières. Entre Jupiter et Mars, on note la présence d’astéroïdes composées de plusieurs milliards d’objets. Leur dimension peut atteindre une centaine de kilomètres. Certaines croisent l’orbite de la terre et il y a un risque de collision (géocroiseurs). La lune et Vénus sont pleine de cratères, suite à de telles collisions.

Pourquoi  la terre est-elle épargnée ? L’érosion atmosphérique et la dérive des continents  ont effacé les impacts. Mais, notre planète n’échappe pas à ce phénomène. La probabilité d’un impact devrait avoir lieu tous les 35 millions d’années. Les comètes sont les plus dangereuses, car leur vitesse est beaucoup plus élevée que celle des astéroïdes.

Pour conclure, nous avons une chance sur 116 millions de gagner le gros lot à l’Euromillion. Donc 600 fois plus de chance de recevoir un impact d’astéroïde. A ne pas prendre trop au sérieux….

Des fleurs aussi belles que fragiles

La visite de l’établissement horticole Verdonnet-Bouchet se déroule principalement dans des serres. En effet pour arriver à produire des plants robustes, il est indispensable de maîtriser la chaleur, l’arrosage et si possible la lumière. Les serres s’étendent sur plusieurs hectares. En ce milieu de mois d’avril, elles abritent une immense nursery où poussent des plantons de géraniums, de bégonias ou encore de primevères sans oublier une somptueuse surface où règnent des orchidées de toutes les couleurs.

Dans une autre partie, les herbes aromatiques attendent encore de se développer avant d’être lancées dans le commerce. Toutes ces plantes nécessitent des soins attentifs et on ne badine pas avec la qualité. Un feuillage un peu fané, des branches fatiguées… Et hop au compost.

Fournisseur de magasins des deux côtés de la frontière, Verdonnet-Bouchet doit se plier aux normes et aux lois des deux pays, ce qui complique passablement la tâche. Malgré l’immensité des installations, les collaborateurs sont relativement peu nombreux, car autant que possible, la mécanisation a  le relais.  Un homme rempote deux-cents plantes à l’heure et il ne peut lutter contre la machine qui a une cadence de 1400 plantes/horaire.

Mais la nature n’est jamais bien loin. A ce propos, il faut relever que des fraises et autres petits fruits poussent en pleine terre et que la self-cueillette devrait commencer dès mi-mai.

 


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Retour sur terre

Dans sa deuxième conférence, Noël Cramer, docteur en astrophysique,  s’est rapproché de notre planète pour nous faire prendre conscience de quelques phénomènes. La couche d’oxygène de l’atmosphère est le principal marqueur de la présence de la vie (sur les autres planètes aussi). L’atmosphère bloque le rayonnement, mais le  gaz carbonique retient la chaleur (effet de serre). Ce réchauffement va provoquer une accélération des vents, d’où une augmentation des phénomènes climatiques.

Pour étudier ces faits, l’observation est indispensable. Le Chili présente un climat sec  idéal, avec des sommets élevés, éloignés de toute source lumineuse. Le ciel pur et sombre favorise l’examen des étoiles. La Suisse a d’ailleurs aussi établi un centre de recherche à cet endroit.

Il y a quelques jours a été inauguré au Chili Alma, le plus puissant télescope du monde situé à plus de 5.000 mètres. Ce télescope a 16 kilomètres de diamètre et il fonctionne avec des radios-télescopes en réseau. Il permettra de parvenir à la partie la plus lointaine, la plus ancienne et la plus froide l’univers. www.romandie.com

L’Eglise roumaine tout de bois vêtue

Depuis 1995, l’Eglise roumaine se dresse à proximité de la mairie de Thônex. De l’extérieur, elle fait penser à une construction montagnarde, avec son toit en bardeaux et ses murs en sapin et en chêne, sans clous. Sa simplicité frappe et interpelle. Nous avons eu le privilège d’entrer dans les lieux et d’entendre l’archiprêtre Damian Ionescu rappeler l’histoire de l’édifice, d’abord monté en Roumanie, puis démonté pour le transport par route et réassemblé à Thônex (comme un kit).

L’intérieur du bâtiment est chaleureux, avec ses murs  ponctué de belles icones très colorées. Le sol est recouvert de tapis en laine tissés main. Et contrairement à la coutume roumaine où les fidèles se tiennent debout, ici des bancs et des chaises recouverts de coussins brodés attendent l’auditoire.

L’autel  se cache derrière des portes de bois sculptés. C’est aussi là que sont soigneusement entreposés les habits de l’archiprêtre, qui revêt une tenue différente selon le calendrier.

Chaque dimanche, l’office est célébré à 10 heures et bien sûr à l’occasion des grandes fêtes, comme Pâques. L’archiprêtre souligne encore que l’église est ouverte à tous.

Au bonheur des archéologues

Le sous-sol du Musée d’Art et d’Histoire renferme une captivante présentation de l’histoire archéologique de Genève. Photos et textes foisonnent…  Si bien que le visiteur a peut-être tendance à sautiller d’un sujet à  l’autre.

Mais  Marc-André Haldimand, conteur né et archéologue émérite, nous a  captivés durant une heure et demie en nous promenant dans le dédale des découvertes archéologiques. Ses explications toujours claires et imagées nous ont plongés dans un passé passionnant.

Que ce soit au Salève ou dans les rues de la ville, de précieux vestiges ont été mis à jour et soigneusement recueillis et catalogués. Encore mieux, c’est le Grand Genève qui a fait le sujet de nombreuses investigations avec toujours à la clé l’émergence de quantité  d’objets : ustensiles de ménage, bijoux, armes, statues, matériau de construction et squelettes, pour ne citer que ceux-là. Bref, un bain enrichissant  dans la vie et les œuvres de nos ancêtres !

La terre est petite face à l’univers

Noël Cramer, docteur en astrophysique, longtemps en poste à l’Observatoire de Sauverny, nous a présenté la situation de notre planète perdue parmi des millions de galaxies, d’étoiles et d’autres planètes. Face à l’infini, nous sommes vraiment petits, très petits. De quoi nous laisser songeurs… Le voyage sur la lune des astronomes américains a encore mis en évidence la modestie de notre place dans l’univers. Impression encore renforcée par les données des sondes automatiques qui explorent le système solaire.

Notre situation dans l'univers passionne les participants

Notre situation dans l’univers passionne les participants

Nous avons maintenant la chance de disposer d’instruments qui nous permettent de décrypter les observations astrospatiales. Les distances sont intersidérales et l’informatique en particulier a permis, ces trois dernières décennies un accroissement extraordinaire de nos connaissances. Et ce n’est pas fini, les astrophysiciens découvrent toujours une multitude de planètes extra solaires et certaines pourraient être porteuses de vie.  Une thèse que les spécialistes espèrent vérifier

«La Touvière», ferme biologique

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Depuis 2011, Matthias Corthay a repris les rênes de la ferme de La Touvière, à Carre d’Aval, des mains de son père Alexis. Jeune ingénieur agronome, il se tourne résolument vers la biodiversité et souhaite travailler en harmonie avec la terre, sans utilisation de produits chimiques.
Notre visite d’une partie du domaine lors d’une après-midi lumineuse nous a beaucoup appris sur les projets du jeune homme et de sa femme Isabelle. Leur credo : une agriculture douce et de proximité, pas question de forcer la nature pour en obtenir plus. Petit-à-petit, ils vont aménager  les cultures des champs, des vergers et du potager dans ce but.
Après notre déambulation bucolique, Isabelle nous a fait les honneurs de la boutique, avec dégustation de divers produits de  la ferme. Bien achalandé en vin, huiles, farines variées, pains et on en passe, ce petit lieu de vente regorge de tentations auxquelles les participants ont succombé.

 


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Le chemin de fer du Salève: une construction extraordinaire

Gérard Lepère, membre de la société d’histoire la Salévienne, société d’histoire régionale qui comprend les massifs du Salève et du Vuache ainsi que le sud du canton de Genève, a retracé l’histoire passionnante du petit train du Salève.

Le Salève sert de décor à Genève

Le Salève sert de décor à Genève

Le Salève est un lieu d’excursion prisé des Genevois. Depuis le sommet on peut admirer les Alpes suisses et françaises dont le massif du Mont Blanc, la chaîne du Jura et une partie du Lac Léman. Comme l’ascension demande trois bonnes heures de marche, l’idée d’y construire un chemin de fer électrique à crémaillère germe chez nos voisins français.

Au dessus de la forêt, à gauche des carrières, on devine l'entrée du tunnel

Sur le grand Salève, au dessus de la forêt, on devine l’entrée du tunnel

En 1890, le premier coup de pioche est donné. Décembre 1892 voit l’ouverture de la ligne Etrembières – Les Treize-Arbres via les villages de Mornex et Monnetier.

Sur les traces de l'ancien chemin de fer, un sentier raide, passe sous les voies

Sur les traces de l’ancien chemin de fer, un sentier raide, passe sous les voies

Au printemps 1894, la ligne Veyrier – Monnetier-Mairie est inaugurée. Les Genevois empruntent le tramway à vapeur Genève-Veyrier qui traverse la frontière jusqu’à la gare de Veyrier-Salève, située au de Pas-de-l’Echelle, et permet aux voyageurs de ne faire que quelques pas pour passer d’un train à l’autre. Il n’est plus nécessaire de monter à pied les 120 marches de pierre taillées dans le rocher pour passer le Pas-de-l’Echelle, le tout nouveau «funiculaire» emportant ses passagers à travers le tunnel.Avec la Première Guerre mondiale le taux de fréquentation du trafic s’effondre. S’ensuit de sérieux problèmes financiers.

Les murs pierre à pierre bordent l'ancienne voie

Les murs pierre à pierre bordent l’ancienne voie

Fin 1931, un service d’autocars remplace le train sur la section Etrembières-Monnetier.

Dès 1932, une route permet aux automobiles de gagner le sommet. La même année, on inaugure la mise en service du téléphérique.

Dès lors, le petit train ne peut plus concurrencer ces moyens de transports. 1938 marque la fin du chemin de fer électrique et à crémaillère du Salève.

La nature recouvre peu à peu les vestiges

La nature recouvre peu à peu les vestiges

Extrêmement bien documenté, Gérard Lepère a présenté un diaporama riche de près de 250 projections. Au cours des années, il a collectionnée des photos anciennes et nouvelles, des peintures et des affiches illustrant l’histoire de la construction de ce petit train ou plutôt de ces deux petits trains très fréquentés à l’époque.

Le Mont Blanc et la chaîne des Alpes

Le Mont Blanc et la chaîne des Alpes

En première partie, le conférencier a montré le Salève sous toutes ces coutures et surtout sa face cachée des Genevois, celle qui regarde le Mont-Blanc, l’occasion pour beaucoup d’auditeurs de découvrir des sites inconnus. Une belle façon de donner envie d’effectuer des promenades et des balades sur cette montagne qui domine le bassin genevois.

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