Voyage dans un bol de thé

Suivi : le guide des idées toujours lancées aux « Cafés Seniors » du lundi matin

Okakura kazuko : la chambre de thé, « Oasis dans le désert morne de l’existence »

Celui qui n’a jamais bu de thé ne comprendra jamais la subtilité et la saveur de ce breuvage ancestral. Mais on ne plonge pas dans le monde odorant de cette « eau chaude » colorée et pleine d’effluves sans préparation. C’est dans ce but que nous avons passé une soirée avec Véronique Gallais dans l’arrière boutique de chez « Betjemann et Barton ». à Carouge.

Sen no Riku, Maître de thé japonais : « On boit le thé pour oublier le bruit du monde »

Pensez donc de 19 heures à 23 heures, nous avons parlé, dégusté et pensé THE. Avec une quinzaine d’infusions au programme. Monotone ? Répétitif ? Sans relief ? Et bien pas du tout, véritable gourou de cette boisson, Véronique est  passionnante et extrêmement cultivée. Dans cet espace décoré avec goût et  sans chichi, elle conte l’histoire du thé, émaillée d’anecdotes et de repères gustatifs et historiques. Il faut aller à une de ces soirées dégustations pour comprendre toute la finesse du breuvage qui joue sur une gamme de saveurs très étendue. Du thé presque blanc à celui très foncé, les variations, les odeurs, les senteurs au nez et le goût en bouche se déclinent presque à l’infini.

Toute la saveur du thé est conservée dans des pots en métal

Il existe des maîtres qui sont au thé ce que les œnologues sont au vin. La large palette aromatique du thé en fait un plaisir olfactif et gustatif sans cesse renouvelé. Inutile de dire qu’après avoir ingurgité cette quinzaine de bols de thé, nous étions bourrée de théine et que la nuit fut un peu difficile.

Okakura Kazuko, érudit japonais, a dit :

Le thé n’a pas l’arrogance du vin, l’individualisme conscient du café, l’innocence souriante du cacao. 

à suivre …